Les Baskets Rouges

Ah que c’est bon d’être visionnaire. Votre serviteur en a parlé, quelques minutes avant, dans le Live Facebook de Convergence des Luths: « Sortir de l’ornière, s’extraire du cliché, ce n’est pas faire la même chose que d’habitude mais en baskets et avec un tatouage. »

Que se passe-t-il, quelques minutes plus tard, à la télévision ? Alexandre Tharaud, vient chercher sa victoire, en BASKETS ROUGES, oui madame, rouges… Ah, oui vraiment, que c’est bon d’être visionnaire. Peut-être a-t-il voulu faire un clin d’oeil à CdL, allez on y croit.

Au final, avouons-le, il y a quelque chose de jouissif à avoir raison sur toute la ligne en pleine catastrophe. Qu’est-ce qui était le plus tragicomique au cours de ces Victoires de la Musique Classique ? Avoir raison de bout en bout ? Les baskets rouges ? L’absence totale de surprise à chaque coin de rue – ohhhh mais quel suspense insoutenable sera-ce le quatuor Ebène qui viendra chercher la victoiiiiiire maiiiis ouiiiiiiiii c’est bien euuuuux ohlala on a failli douteeeeeeeer- Pierre Colombet qui, on l’a senti, a eu l’idée de dire quelque chose, mais finalement non, on a joué chez des très pauvres et c’était chouette on va même en faire un film, Jordi Savall qui se demande ce qu’il fait là ? Le torticolis et les blagues de Marina Chiche ? Merci Maman, merci Erato, merci à mon poisson rouge ?

La pop, la prise de son, les moments « presque », Ravel au métronome ?

Je ne peux choisir, et, soyez honnêtes, vous non plus.

Il y a dans, dans ces émissions musicales, une odeur de « oh non n’y allons pas, restons propres et bien sur nous » tellement caricaturale qu’elle en est rassurante.

Est c’est bien le but.

Ah si, ah si pardon ! Le Quatuor Ébène a pris son courage à quatre mains pour… demander la création d’une victoire de la musique de chambre. Couillus, les mecs.

MAIS !!!! Mais… Des représentantes des intermittents sont venus lire un texte qui avait un étrange goût de réalité, une émotion sincère se dégage soudain de la scène, on ne s’y attendait plus, on est tellement surpris que l’on monte le son, on se rapproche, dans le salon on se regarde, tiens, il se passe quelque chose, allô la terre, des humains nous parlent… Pour elles pas de trophée mais, hasard du direct, un blanc, une gêne et un changement de plateau. Au moins il se passe quelque chose.

Bravo à elles. Elles méritent la vraie victoire, car elles ont dû affronter en coulisse une hostilité forte, il suffit pour en juger de voir l’absence totale de réaction des présentateurs, « et maintenant la suite ».

Ces deux femmes auront été le seul cordon ombilical qui lie cette étrange émission avec le réel.

Dans la catégorie « courage », Convergence des Luths dédie sa victoire à ces représentantes des intermittents du spectacle SNAM-CGT, négligées et méprisées par les deux présentateurs qui ont continué aussi vite que possible et l’air de rien.

Mais! Point trop n’en faut, « l’instant syndicaliste » est passé, retour à l’ennui mortel bien pépère, il ne faudrait pas non plus abuser des bonnes choses.

Canada Dry, pschiit c’est fini.

Sébastien Renaud, pour le Blog Convergence des Luths

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